L’enfant à la tête baisée de Alexis SALATKO.
Publié aux éditions DENOËL
Sortie le 20 aout 2025
349 pages.
** Résumé : **
La nuit, dans mon lit, je comptais les palpitations de mon propre cœur, aux aguets de la moindre extrasystole. Puis du cœur, je passais aux autres organes, l’estomac, les intestins qui ne cessaient de faire des borborygmes, criant famine, les pauvres, sans réussir à se faire entendre de mon cerveau détraqué, lequel continuait à me transmettre le même message délirant qui aurait pu s’énoncer en ces termes : ‘Plutôt mourir que se nourrir.' »
Victime d’un mal étrange, la dépnophobie, Alio est incapable de manger devant autrui. Il est si frêle qu’il ne peut tenir sa tête droite. Cible de quolibets à l’école, fardeau pour ses parents, le héros dépérit à Cherbourg. Pour le sauver, et puisqu’elle ne peut nourrir son corps, sa mère le gave de lecture. Il a pour seuls amis des êtres de papier.
Condamné à vivre en marge du monde, il devient écrivain. Sa rencontre avec une jeune femme, professeure de réalité, va l’aider à remonter aux racines de son mal. Mais si sa guérison mettait en péril le monde imaginaire qu’il a construit ?
L’enfant à la tête baissée, formidable hybride de Romain Gary et de Tim Burton, se promène entre vie réelle et vie rêvée, conte cruel et féerie gothique.
** Mon ressenti : **
À travers ce récit, nous découvrons un mal encore méconnu : la dépnophobie, dont souffre le personnage principal, Alio.
Le roman oscille avec finesse entre réalité et imaginaire, laissant au lecteur le soin de distinguer la frontière entre les deux.
On s’attache rapidement à Alio et l’on traverse avec lui chacune des péripéties qui jalonnent son existence.
Nous plongeons au cœur de l’intimité des protagonistes, chacun doté d’une personnalité forte et singulière.
La littérature occupe elle aussi une place centrale dans le récit. L’auteur a d’ailleurs choisi d’attribuer à sa famille des noms particuliers, un choix que j’ai trouvé aussi audacieux que fascinant ; leur signification se dévoile peu à peu au fil des pages.
La plume de l’auteur, à la fois soutenue, fluide et envoûtante, rend la lecture particulièrement agréable. Les pages se tournent presque toutes seules, sans que l’on voie le temps passer.
Pour ma part, il s’agissait du premier roman de cet auteur que je découvrais, et sa plume m’a immédiatement séduite. Je compte bien poursuivre cette exploration en enrichissant ma bibliothèque de ses autres œuvres.
Je tiens à remercier les éditions DENOËL pour leur confiance et l’envoi du service de presse.

